💸 Nouvel « impôt sur la fortune improductive » : encore un impôt de trop ?

🏛️ Ce que l’Assemblée nationale vient de voter

Le 31 octobre 2025, l’Assemblée nationale a adopté — contre l’avis du gouvernement — un nouvel impôt baptisé « impôt sur la fortune improductive ».
👉 Voté par 163 voix contre 150, il remplace et élargit l’actuel Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).

L’objectif affiché : taxer les patrimoines jugés “dormants”, autrement dit les biens et placements qui ne participeraient pas directement à la croissance économique.

🔍 Ce que contient le texte

• 💰 Seuil d’imposition : 1,3 million € de patrimoine (inchangé).

• 📈 Taux unique envisagé : 1 %.

• 🧾 Extension de l’assiette : bijoux, œuvres d’art, yachts, crypto-actifs, voitures de collection, liquidités, fonds en euros d’assurance-vie…

• 🏠 Abattement : jusqu’à 1 million € sur la résidence principale.

• 🎯 Ambition : orienter les patrimoines vers les “investissements productifs” (entreprises, immobilier locatif, innovation…).

⚠️ Aucune étude d’impact n’a été réalisée avant ce vote.
Ni sur les effets économiques, ni sur les conséquences pour les épargnants ou pour les marchés.
En clair : on a voté d’abord, on analysera (peut-être) plus tard.

🤔 Mais c’est quoi, au juste, un patrimoine “improductif” ?

D’après les députés à l’origine du texte, un actif “improductif” est un bien qui ne crée pas directement de valeur économique, ne finance pas l’emploi ou l’investissement.
Mais cette définition reste floue et sujette à interprétation.

Prenons un exemple concret :
👉 Une assurance-vie fonds euros, placée en obligations d’État, ne finance pas directement une PME — mais elle offre sécurité, rendement stable et protection à des millions d’épargnants.
Est-ce vraiment “improductif” ? Pas sûr…

⚖️ Les critiques : un impôt de plus, pour un effet incertain

1️⃣ Toujours plus de taxes

Chaque réforme fiscale arrive avec de nobles intentions… mais au final, c’est un impôt de plus.
Les contribuables patrimoniaux voient s’accumuler les couches de fiscalité sans que la dépense publique soit mieux maîtrisée.
➡️ Résultat : méfiance, lassitude et parfois fuite des capitaux.

2️⃣ Ce qui semble improductif ne l’est pas toujours

Un bien ou un placement peut être indirectement productif :

• L’assurance-vie finance l’État et stabilise les marchés,

• L’immobilier résidentiel loge des familles,

• Les œuvres d’art soutiennent la culture.

Taxer aveuglément sous prétexte d’“improductivité” revient à punir la prudence, la prévoyance et la diversification.

3️⃣ Un effet incitatif douteux

L’idée de réorienter les fortunes vers l’économie réelle est louable.
Mais sans incitations positives (réductions, crédits d’impôt, avantages pour l’investissement dans les PME, etc.), cet impôt risque juste d’être… un prélèvement supplémentaire.
➡️ Ni plus d’investissement, ni plus de croissance — juste plus de recettes pour l’État.

💬 Notre avis : l’impôt improductif… c’est celui qu’on ne comprend plus

À force de complexifier le système, on finit par décourager l’initiative et la responsabilité.
Plutôt que de pénaliser les épargnants prudents, il vaudrait mieux :

• Récompenser ceux qui financent les entreprises,

• Simplifier la fiscalité patrimoniale,

• Et surtout, rendre la dépense publique exemplaire et mesurable.

L’improductivité… du Parlement ? 😅

Ironiquement, on pourrait dire que les députés eux-mêmes sont parfois “improductifs” :

• Les réformes de fond sont rares,

• La dépense publique continue d’exploser,

• Et l’État peine à démontrer que chaque euro collecté sert à investir dans l’avenir.

Avant de taxer “l’improductif”, ne faudrait-il pas rendre l’action publique plus productive ?

🗓️ Et maintenant ?

👉 Le projet de loi de finances 2026 n’est pas encore définitivement adopté.
Il devra encore passer par le Sénat et probablement un nouveau vote à l’Assemblée.

Et connaissant nos politiques, leur “productivité” en matière de surprises fiscales semble, elle, sans limites.
Bref… 🌀 l’épisode est loin d’être terminé.