La taxe Zucman : impôt de justice fiscale ou mirage budgétaire ?

Portée par l’économiste Gabriel Zucman, la « taxe Zucman » occupe aujourd’hui le débat fiscal français.

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9/29/20251 min read

Portée par l’économiste Gabriel Zucman, la « taxe Zucman » occupe aujourd’hui le débat fiscal français. L’idée : instaurer un impôt plancher sur les très grandes fortunes, afin de s’assurer que les ultra-riches contribuent au moins à hauteur de 2 % par an de leur patrimoine, lorsque leurs impôts existants sont inférieurs à ce seuil.

Concrètement, la mesure viserait environ 1 800 foyers en France, détenteurs d’un patrimoine net supérieur à 100 millions d’euros. Ses promoteurs avancent que cela pourrait générer entre 15 et 25 milliards d’euros de recettes annuelles, une manne utile pour réduire le déficit ou financer la transition écologique. Un garde-fou est également prévu : même en cas d’expatriation, la taxe resterait due pendant cinq ans.

Les arguments favorables
  • Restaurer une forme de justice fiscale en réduisant l’écart entre les taux effectifs d’imposition des classes moyennes et ceux des ultra-riches.

  • Garantir une source de recettes publiques significative.

  • Envoyer un signal politique fort sur la contribution des grandes fortunes.

Les critiques

  • Risque d’exil fiscal et d’optimisation accrue, réduisant le rendement effectif de la taxe (estimé plutôt autour de 5 milliards d’euros par certains analystes).

  • Difficulté de valoriser les actifs non cotés, immobiliers ou artistiques.

  • Craintes d’un effet négatif sur l’investissement et l’attractivité du territoire.

  • Incertitude sur la constitutionnalité d’un tel impôt, si jugé confiscatoire.

En résumé
La taxe Zucman illustre le dilemme récurrent de la fiscalité du patrimoine : concilier justice sociale, rendement budgétaire et compétitivité économique. Si son adoption définitive reste incertaine, elle traduit néanmoins une tendance mondiale à repenser la taxation des grandes fortunes dans un contexte de fortes tensions budgétaires et de demande accrue de redistribution.

La question centrale demeure : peut-on vraiment taxer efficacement les ultra-riches à l’échelle d’un seul pays, à l’heure où les capitaux circulent à l’échelle mondiale ?